DEFINITION
L’artérite des membres inférieurs correspond à une atteinte de la paroi des artères des membres inférieurs, le plus souvent en rapport avec la maladie athéromateuse (responsable de la formation de plaques au niveau de la paroi de l’artère).
Cette atteinte est responsable de la diminution du diamètre des artères qui vont ainsi finir par se boucher.
L'artérite des membres inférieurs est une des localisations préférentielles de la maladie athéromateuse (plaque de cholestérol dans les artères) avec les localisations cérébrales en particulier carotidiennes, cardiaques (coronariennes) et aortiques. Ces diverses pathologies réduisent l'espérance de vie de 10 ans en moyenne.
Cette maladie est due à l'athérosclérose dans plus de 90% des cas et se manifeste préférentiellement après 50 ans chez un sujet tabagique.
LES CAUSES
En dehors de l'athérosclérose du sujet âgé, la survenue d’une artérite des membres inférieurs chez le jeune impose la recherche d'une pathologie associée telle qu'un taux élevé d’homocystéine dans le sang ou une anomalie de la coagulation.
Chez le sujet de moins de 35 ans, 2 maladies sont à l'origine d'occlusion artérielle des membres inférieurs:
- La maladie de Takayashu est rencontrée chez la jeune femme et est évoquée devant des lésions proximales surtout localisées au niveau de l’aorte. Le tableau est celui de la 'femme sans pouls'. Il existe un syndrome inflammatoire observé à la prise de sang.
- La maladie de Buerger se rencontre chez l'homme jeune, tabagique. Les lésions y sont distales aux 4 membres avec gangrène et phlébite superficielle. L'artériographie fait le diagnostic en montrant des artères distales présentant un aspect en "tire-bouchon". Le pronostic en est grave par la succession de crises très douloureuses dont le traitement à terme repose sur l'amputation.
Parfois, une cause locale est retrouvée expliquant le caractère très localisé de l'affection: obstruction mécanique au niveau d'une articulation, réaction artérielle faisant suite à une phlébite ou à une radiothérapie.
LES SYMPTÔMES
Le 1er signe clinique qui doit alerter le patient est une douleur à type de crampe dans les mollets ou les pieds après un effort et plus particulièrement à la marche.
Cette douleur cède à l’arrêt de la marche permettant au patient de reprendre son activité après quelques minutes de repos. Elle est en rapport avec une diminution du débit sanguin artériel dans les muscles. On parle d’ischémie musculaire à l’effort.
On évalue la sévérité de l’atteinte artérielle en mesurant la distance de marche (périmètre de marche). Il s’agit de la distance au bout de laquelle le patient ressent une douleur à type de crampe. Cette distance est importante pour déterminer la gravité de l’atteinte artérielle, suivre son évolution, et évaluer le bénéfice d’un traitement médicamenteux ou chirurgical.
Dans une forme plus sévère le patient se plaint de douleurs dans les jambes en position allongée au repos, on parle de douleurs de décubitus. Un des signes caractéristiques de ces formes évoluées étant la nécessité pour le patient de dormir en position assise ou jambes pendantes au bord du lit.
Enfin dans les formes évoluées il peut exister des ulcères artériels qui apparaissent le plus souvent au niveau des points de frottement (extrémités des orteils, bords latéraux des pieds, talons). Ces lésions une fois constituées sont malheureusement difficiles à cicatriser du fait de la diminution de l’oxygénation des tissus liée à la baisse du débit dans les artères.
RÔLE ET COMPETENCE DE L'AIDE-SOIGNANT AUPRES D'UN PATIENT SOUFFRANT D'ARTERITE DES MEMBRES INFERIEURS
L'aide soignant participe aux soins en collaboration avec l'IDE et répond aux besoins du patient.
Participation à la surveillance et à l'évaluation de la douleur
Le patient qui souffre ou qui éprouve une douleur intense peut être facilement irritable, être à son écoute, répondre à ses demandes le plus rapidement possible, observer et transmettre la douleur.
Participation à l'hygiène corporelle et au confort de la personne
Lorsque la circulation est défectueuse , la résistance à l'infection est faible, insister sur l'hygiène des pieds et des jambes.
L'aide soignant devra:
* Demander au patient de vérifier la T° de l'eau, car la sensibilité des pieds est réduite.
* Veiller à bien sécher la peau, en faisant attention aux espaces entre les orteils.
* Masser soigneusement la peau et la base des ongles avec une crème douce nourrissante. (l'alcool assèche la peau et n'est pas conseillé chez ces patients).
* Couper les ongles droits et légèrement arrondis sur les côtés pour éviter les ongles incarnés . Il ne faut jamais couper jusqu'à la peau.( si malgré ces soins l'ongle reste incarné, mettre une petite compresse sous l'ongle et le changer tous les jours)
* Observer la peau des jambes: une tuméfaction ou un bleuissement autours des varices ou des zones douloureuses, dures et érythémateuse, peuvent être signe de phlébite.
* Transmettre des altérations trophiques qui indiquent un mauvais apport sanguin, comme la sécheresse, le craquement, l'épaississement et une couleur brunâtre au coin des orteils.
La chaleur est conseillé pour la plupart des patients souffrant de troubles des vaisseaux périphériques, car en provoquant une vasodilatation, elle améliore la circulation dans le membre atteint:
* Elle ne doit pas être appliquée directement sur la région atteinte, car le patient peut souffrir également d'une dégénérescence des nerfs périphériques, qui diminue la sensibilté thermique et prédispose le patient aux brûlures.
* L'aide soignant peut lui conseiller d'augmenter la chaleur des membres, en portant des chaussettes de laine très larges, en prenant des bains chaud a 37°C ou en chauffant l'abdomen. Par temps froid porter des vêtements chauds, en cas de frissons prendre des boissons chaudes.
Surveillance et prévention des complications
Le patient doit éviter de se blesser aux pieds et aux jambes et faire très attention à l'infection qui peut se produire après un traumatisme:
* Il ne doit pas marcher pieds-nus: l'aide soignant lui conseillera de porter des chaussures en cuir avec une bonne semelle, de mettre des chaussettes en laine l'hiver, en coton ou en fil l'été, et surtout de les changer tous les jours.
* Il ne doit pas gratter des lésions bénignes de la peau (démangeaisons dues à une piqûre de moustique ou à la stase veineuse).